Vous trouverez ici les réponses à toutes les questions posées lors de notre évènement interactif en direct sur le thème «Surmonter le choc – facteurs de succès individuels de six sous-traitants».
1. Quelles expériences avez-vous faites avec vos clients et partenaires chinois? Remarquez-vous des changements ou des nouvelles tendances depuis le COVID-19?
Réponse de Ludwig Durrer: Oui, nous pouvons livrer des machines en Chine. Pour l’heure, il est trop tôt pour dire s’il s’agit d’une véritable tendance, d’un changement profond. Actuellement, les signaux indiquent une reprise de l’activité, nos clients passent à nouveau des commandes. Nous percevons donc une reprise, mais elle se situe encore à un niveau très bas.
2. Pourriez-vous nous donner des exemples de défis concrets auxquels vous avez été confrontés. Qu’auriez-vous peut-être dû faire différemment?
Réponse de Reto Crestas: C’est toujours plus facile d’analyser la situation avec du recul... Être un peu mieux préparé à ce soudain changement aurait été un avantage. Nous aurions pu réagir encore plus vite et répondre encore plus rapidement aux besoins des clients.
2.1. Avez-vous aussi travaillé avec des scénarios, comme l’entreprise De Martin?
Réponse de Reto Crestas: Oui, nous avions déjà élaboré différents scénarios en janvier et en février, alors que nous n’avions encore aucune idée de ce qui allait se produire. Aujourd’hui, on peut dire que le scénario catastrophe ne s’est pas produit. Par contre, je ne m’attendais pas à ce que la situation se détériore en seulement une semaine. En mars, les prévisions étaient encore au beau fixe, en avril notre carnet de commandes était bien rempli, puis tout s’est arrêté d’un jour à l’autre.
3. Comment réagissez-vous lorsque des clients suspendent leurs commandes pour une durée indéterminée?
Réponse de Thomas De Martin: D’une façon générale, nous essayons de ne pas nous disputer avec nos clients. Et dans ce cas particulier, je pense que cela n’en vaut vraiment pas la peine. Cette situation signifie que la commande du client a également été reportée. Il me semble important de saisir l’occasion pour renforcer les partenariats et soutenir ses clients. Le moment venu, lorsque ces derniers pourront exécuter les commandes prévues initialement, nous serons prêts à répondre à leurs demandes. S’ils aboutissent à une annulation, ces reports peuvent toutefois avoir une issue dramatique. Mais dans ce cas également, s’obstiner à appliquer le droit contractuel n’est pas la solution à mon avis.
3.1. Il est pourtant naturel de vouloir remplir son carnet de commandes, il en va de sa survie. Je suppose que toute situation a ses limites.
Réponse de Thomas De Martin: Bien entendu. Il faut savoir que nous sommes un pur prestataire de production: nous posons un revêtement sur des pièces fournies par le client. Or s’il n’en produit pas, il est difficile d’appliquer un revêtement sur des pièces qui n’existent pas... Nous n’avons pas d’entrepôt et sommes habitués à avoir des commandes pour une à deux semaines. Nous sommes donc très mal préparés à affronter la situation actuelle. Mais nous partons du principe que la situation inverse se produira également et que des clients nous passeront plus de commandes que prévu.
4. Quelles étapes de digitalisation au sein de votre entreprise vous satisfont particulièrement?
Réponse de Reto Crestas: Nous considérons la digitalisation et l’automatisation comme essentielles et menons des projets portant sur l’intelligence artificielle avec des universités et des Hautes écoles pour arriver à automatiser les processus entre fabrication, traitement, prise des mesures et correction.
5. Y aura-t-il des changements relatifs à l’environnement de travail dans votre entreprise? Le télétravail se poursuit-il ou est-ce le retour à une nouvelle (ou à l’ancienne) normalité?
Réponse de René Moor: Nous avons déjà retrouvé l’ancienne normalité et travaillons à nouveau sur site. Mais nous avons laissé le choix aux collaborateurs de décider eux-mêmes d’où ils voulaient travailler. La confiance dans le télétravail s’est énormément renforcée. Nous utilisons par ailleurs beaucoup l’outil Teams et nous nous sommes aperçus de tout ce qu’il permettait de faire. Le lieu de travail devient donc secondaire.
6. Est-ce que la crise actuelle ouvre la voie à de nouvelles collaborations entre les sous-traitants de l’industrie MEM? Est-on davantage ouvert aux autres?
Réponse d’Eric von Ballmoos: Cela est souhaitable. Nous faisons partie de différents réseaux, le groupe d’intérêt ZMIS/SSMI en est un, mais il y en a d’autres. Je pense que c’est précisément une carte que nous pouvons jouer en cette période de crise. Nous espérons que cela fera évoluer les mentalités chez les clients et qu’ils se demanderont si une stratégie d’approvisionnement unique, en Chine ou en Inde, a du sens. Nous avons eu davantage de commandes en mars, parce que d’autres chaînes de livraison avaient été interrompues. Les réseaux sont essentiels pour fournir des prestations complémentaires. Dans notre cas, la fonte constitue notre compétence clé et nous avons des partenaires spécialisés dans le traitement des surfaces et d’autres techniques. En mettant ces compétences en réseau, chacun en profite.
7. Y a-t-il trop peu d’entrepreneurs de l’industrie au Parlement ou est-ce le lobby qui est trop faible?
Réponse d’Eric von Ballmoos: Nous ne sommes pas bien représentés, c’est un fait. Je viens d’entendre que la Parlement veut conserver les droits de douane sur les produits industriels. C’est un indice de notre sous-représentation au Parlement, en comparaison avec les agriculteurs par exemple. Il faut toutefois souligner que SWISSMEM effectue un travail fantastique. La direction de SWISSMEM est en contact permanent avec la Berne fédérale et les parlementaires. Elle tente d’exercer une influence, mais actuellement nous sommes en effet peu, voire pas du tout, représentés au Conseil national et au Conseil des États.
8. Dans quels projets d’innovation les entreprises investissent-elles pour se préparer aux défis à venir?
Réponse de Dieter Schmied: Pour notre part, il s’agit clairement de faire progresser la fabrication additive, pour que le client bénéficie d’une plus-value et puisse peut-être même à nouveau fabriquer en Suisse ou en Europe. Car nous sommes prêts!